MINISTERE FINANCES


GENESE  DE  MON  TRAVAIL


A la Direction d’un grand groupe de distribution, je dirige un centre informatique, quand mon entreprise me demande de développer un système de cohérence national pour automatiser et industrialiser le contrôle des chèques volés.


 Rédacteur :  Joël  Touvron     


Je ne suis qu’un concepteur, mais tous les groupes qui m’ont employé, m’ont toujours payé pour la singularité pertinente de mes projets, et financé ces derniers sans limite budgétaire pour leur efficience, en termes de résultats financiers. 

Je n’en attends pas moins de la part de la Banque de France ... ci joint un projet de  PROTOCOLE  D’ACCORD.


Pourquoi la sécurité des chèques

Pour schématiser, les voleurs agissaient très vite, les chéquiers étaient volés le vendredi soir et utilisés le week-end quand les banques sont fermées et seul un système national exclusivement numérique disponible 24h/24 sous contrôle temps réel des informations, pouvait être efficace et permettre, avec des automates, d’industrialiser le contrôle des chèques dans la grande distribution.  Application

Jeune et très naïf, je ne dispose que d’une expérience d’informaticien, de quatorze années passées au service de trois grands groupes, mais si j’avais imaginé un seul instant que mon projet se transformerait en véritable panier à crabes, mon système n’aurait jamais existé, car je me serais abstenu.

Je me suis dans un premier temps rapproché de la
Banque de France et du CFONB  (Comité Français d’Organisation et de Normalisation Bancaire) ainsi que des industriels comme IBM pour les concentrateurs de caisses des hypermarchés, Schlumberger pour les automates de lecture et marquage CMC7 des chèques.


Quelques éléments pour comprendre

Pour étayer mes propos, je prendrai la carte bancaire car elle illustre bien l’informatique et ses automates qui permettent d’industrialiser le contrôle et la gestion du flux de transactions.

Alors que le chèque ne dispose à cette époque d’aucun automate de contrôle de transaction. 

La seule information que l’on puisse appréhender avec un automate, est la ligne en bas du chèque appelé CMC7, mais les automates existant à cette époque, servent uniquement à imprimer les chèques pour diminuer le temps de passage client en caisse, et très peu de supermarchés en sont équipés.

Je prends pour hypothèse que si ces automates Schlumberger savent écrire les caractères CMC7 sur les chèques, ils doivent être capables de les communiquer à un ordinateur central.

Pour information, cet ordinateur central est en communication permanente avec les caisses d’un magasin et en télécommunication avec les banques de données extérieures, c’est un concentrateur de caisses.


Sans ce concentrateur de caisses et ses automates, il est impossible de robotiser et donc d’industrialiser les 160 millions de contrôles chèques annuels actuels, et ce système, repose sur deux fondamentaux :

Le premier est d’alimenter la banque de données, cette opération est effectuée par des êtres humains potentiellement faillibles, alors l’ordinateur recevant ces déclarations doit vérifier en temps réel la cohérence des informations, avec le contrôle algorithmique (modulo 97) des éléments du RIB.

Le deuxième concerne les contrôles des transactions commerciales : plus de 500 000 contrôles par jour ouvrable sont effectués en moyenne de façon industrielle, grâce aux différents automates qui permettent de capturer les informations sur la ligne en bas du chèque appelée CMC7.

J’imagine le contexte : Les gens du Ministère de l’intérieur qui se disent en réunion : « on va, développer un système de déclaration des chèques volés, alimenté par les gendarmeries, sur la base d’un contrôle algorithmique (Modulo 97 ) du RIB…»

Ou les dirigeants de la Banque de France qui se disent en réunion,  « on va, pour la distribution, industrialiser le contrôle des chèques avec des concentrateurs et des automates de lecture CMC7…»

Ces deux fondamentaux ont été volés sur un système qui m’appartient car c’est le fruit de mon travail, et la Banque de France n’a pas le droit de prendre mon travail, sans que je l’accuse de vol, car ce travail c’est du temps donc de l’argent, mais c’est aussi de la création, donc des droits d’auteur.


Mes contacts avec les institutionnels

Au siège de l’ Association Française des Banques, je présente mon projet à son président, François de Juvigny, qui me dit : « vous allez vous le faire piquer » et me conseille de déposer une protection auprès de l’ I.N.P.I.

L’avancement de mes travaux était régulièrement communiqué à Monsieur Cochet du Comité Français d’Organisation et de Normalisation Bancaire, Monsieur Mosconi du Conseil National du Commerce, Monsieur Wyss, Directeur des libertés publiques du Ministère de l’Intérieur, Monsieur Guérin conseiller technique du Ministre de l’Intérieur Pasqua, le Capitaine T. et le Commandant M. de la Direction de la Gendarmerie, ainsi que les préfets de région.

J’ai également organisé et animé des réunions de travail avec les groupements bancaires, auxquelles ont participé la Confédération Nationale du Crédit Mutuel, la Chambre des Banques Populaires, la Fédération du Crédit Agricole, le Centre des Caisses d’Epargne, les Comptes Chèques Postaux.

Ces groupements bancaires avaient bien compris la simplicité et la fiabilité du système, mais tous sans exception voulaient l'étendre aux chèques sans provision et percevaient mon système comme une étape, avant le « FNCI » .


La première phase du système de cohérence nationale pour la sécurité des chèques, a été étudiée sur une période de deux années et mise en oeuvre par la société d’économie mixte ICOREM, puis inaugurée dans le cadre d’une conférence de
Presse.


Réaction du pouvoir en place

Quelques jours après l’inauguration, je reçois un appel téléphonique de la Banque de France m’enjoignant de ne plus utiliser le RIB ainsi que les informations contenues dans le fichier Banque de France, qui recense les adresses des 23 000 guichets Bancaires Français.

Je reçois également un appel de la Direction Générale de la Gendarmerie et c’est le Commandant "M" qui spontanément, me dit : « C’est votre système qu’ils ont mis en œuvre »...

Ce commandant était tenu informé de l’avancement de mes travaux comme toutes les personnes concernées par la sécurité des chèques, et j’ai été surpris par ce témoignage sympathique, sa droiture intellectuelle de militaire ne lui permettait pas de cautionner ce vol en bande organisée.

Aujourd’hui Général, cet officier voyait d’un très mauvais œil que des milliers de gendarmes, puissent au quotidien enregistrer les déclarations de chéquiers volés avec un système volé.  

Sur la même période, à la demande d’un magistrat du parquet, je suis entendu dans le cadre de mes activités de développement par la brigade financière.  Décidément, mes travaux dérangent en haut lieu…  et ces gens là, il faut le savoir, dans notre état de droit, disposent de tous les pouvoirs.

Je suis alors fatigué, avec un grand coup au moral, je ne comprends pas ce qui se passe, j’ai perdu beaucoup de temps et d’argent, je dois retrouver un travail car j’ai une famille et des enfants.


Refus de la Banque de France

Un de mes amis, magistrat au TGI  me dit : Bravo Joël, j’ai vu ton système sur les chèques volés fonctionner dans un commissariat de police … Je découvre qu'il s’agit d’une application mise en oeuvre par la Banque de France et commercialisée par les voleurs de  MANTIS.

Je téléphone à la Banque de France pour expliquer qu’elle utilise l’intégralité des solutions de mon système, que je déplore de ne pas avoir participé à sa réalisation.  

Puis je lui confirme ma demande par écrit et leur propose de régulariser la situation en me recrutant comme chef de projet.

Je reçois, une réponse lénifiante, le ton de cette lettre est condescendant, méprisant, voire insultant pour le travail de l’équipe d’informaticiens d' ICOREM qui a développé et mis en œuvre la première phase de mon système.

Je suis blessé par tant de mépris pour le travail accompli, mais j’ai été élevé par un grand père militaire qui m’a transmis une certaine idée du devoir et de l’honnêteté.   Je suis alors plutôt fier que mes deux années de travail puissent servir la police et les gendarmeries, que mon travail soit d’utilité publique.


Dernier rebondissement

Quand je découvre par hasard, que depuis 2007, la police et les gendarmeries ne sont plus impliqués, que mes travaux ne servent en fait que des intérêts mafieux, je suis furieux et demande à Banque de France de bien vouloir m’indemniser pour mes années de travail et pour mes droits d’auteur.